Ce matin là, nous descendons pour 9h, à l'embarcadère de Trois-rivières, prendre le bâteau pour l'archipel des Saintes. Notre hôtesse nous accompagne, avec un bouquet de « simples » fleurs de son jardin, pour le mariage qui se déroulera à Terre-de haut cet après midi, tandis que nous prévoyons de randonner sur la « Trace des batteries et des crêtes ». Nous navigons une demi-heure à bord du « Miss Guadeloupe », (ne manque que la banderole sur le torse de mon homme !!) . L'approche de l'une des plus belles baies du monde coupe le souffle. Les saintoises, nous accueillent avec des paniers de « tourments d'amour », petits gâteaux traditionnels ronds et mous, façon génoise à la noix de coco initialement préparés pour leur marin de mari, mais à présent déclinés à tous les parfums pour le plaisir des touristes. Une rapide visite à l'office du tourisme nous alerte sur la fermeture de la trace des crêtes. Qu'à cela ne tienne, nous avons de quoi en prendre plein les yeux, rien qu'en traversant le village aux maisons colorées,
puis en réduisant notre parcours à 3 H de randonnée sur le Morne Morel, pour privilégier notre temps de baignade et farniente au soleil.
Nous prenons le chemin qui longe la baie, bordé de cactus, qui s'élève jusqu'au Fort Napoléon et passe près d'un cabinet médical en forme de proue de bâteau. La route descend ensuite légèrement jusqu'à la plage Marigot, point de départ du sentier qui démarre abruptement dans les rochers. Nous grimpons, 136 m de dénivelé quand même, en longeant la falaise, dérangeant à peine les nombreux iguanes impassibles qui se fondent dans le décor. Fred les photographie à tout-va, tandis que je fonds de tendresse pour un cabri fraîchement né, que sa mère a déposé à l'ombre près de moi. Nous poursuivons jusqu'à une mare de nénuphars insolite dans ce cadre aride, mais où doit s'abreuver la faune environnante. Longeons un grillage de propriété sur 150 m qui nous mène à un point de vue englobant « le chameau »,"le pain de sucre", Basse terre, et l'ensemble de l'archipel des Saintes. Puis nous fiant à un panneau de bois, nous dirigeons sur les ruines de la batterie Caroline et les vestiges de celle de Morel (ouvrage de défense du XIXème siècle) qui ouvre sur le panorama de la plage de Pompierre. C'est l'une des plus belles plages de Guadeloupe, bordée de cocotiers et protégée par les « roches percées » que nous rejoindrons rapidement à la nage après notre descente impatiente. Ce lieu délicieux est peu fréquenté à l'heure où nous arrivons : 12h30, mais nous n'avons pas faim, si ce n'est de se plonger dans ce décor de rêve. Seules quelques familles sont regroupées sous les carbets pour un pique-nique, et un couple de crabes s'ébat en toute discrétion sous les palmiers. L'eau est chaude, claire, nous profitons, et flottons jusqu'à la barrière de corail, qu'il faut contourner pour éviter les éraflures. La trace des crêtes débute de cette plage, mais il semble que ce soit des propriétés privées, qui empêchent de prolonger le parcours jusqu'à la plage de "grande anse". Peu importe, je ne ressens pas la frustration des cascades, et un petit tour auprès des cabanes de pêcheurs, causette avec des habitants, et un jus pressé d'ananas plus tard et il est l'heure de repartir sur le "Marie-Antoinette", avec pour image finale les derniers rayons de soleil sur les récifs bordant l'archipel.