randos à partager, plaisir de découvrir des paysages, terroirs et histoires locales
En décembre 2012, la météo clémente nous a permis de parcourir quelques chemins du passé.
Nous avons posé la voiture au village de la Bouchatte où mes arrières-grands parents on vécu. Les maisons sont construites ici avec un grès colorés issu des
carrières de Saulzais de Potier qui donne un joli ton rosé au paysage bocager alentours. D'ailleurs nous partons d'un lavoir restauré dans ces couleurs au pied d'une ancienne tuilerie dont
ne reste que la cheminée. Nous prenons la direction de l'étang de la Loubière où je venais me baigner enfant. Avec mon frère Alain, nous essayons de râcler nos fonds de mémoire pour reconstituer
le décor de l'ancienne plage de cet étang essayant de resituer le camping où mon père retrouvait son copain "Mickey".
Mais dans l'euphorie de notre retour sur passé nous oublions simplement de consulter la carte qui nous éclaire par la suite :
ce premier étang est celui de "la Rouanne" et n'a rien à voir avec celui situé quelques mètres plus loin, où tout
nous revient intact, pimenté par les anecdotes de mon père. Mes
lèvres bleuies par le froid, à vouloir rester à l'eau à barboter avec mes frères, les 1ères brasses "coulées" de ma mère, la nage à l'indienne de mon père, les clés fermées dans la 1307...Il ne
reste rien ici pourtant de cette ambiance de vacances, le calme y est revenu s'installer paisiblement.
et puis nous arrivons à l'étape qu'il me tardait d'atteindre : Le château de la Lande. Ce sont là où mes grands parents ont travaillé : Émilienne aux cuisines et Marcel à l'Orangerie.
Ils se sont mariés à la même époque en janvier 1929. Déjà en longeant le mur d'enceinte, je suis à l'affût de la moindre brèche qui me permettrait de l'apercevoir ou mieux : de m'y faufiler. Mon
père nous raconte que la dernière fois qu'il y est entré dans les années 1947/1950, il a joué en ces lieux une piécette de théâtre. A notre grande surprise et pour ma plus grande joie, l'entrée
latérale est grande ouverte.
J'y entre avec ma mère et mon frère au comble de l'excitation et
suis étonnée que mon père n'ose pas nous suivre. Ce sont d'abord les écuries et ce qu'il nous semble être "l'orangerie" justement que nous longeons. Les lieux sont déserts et nous nous aventurons
jusqu'aux allées du château.
Je sais bien que nous sommes "en infraction" à entrer ainsi dans une
propriété privée, mais j'en ai des palpitations
Mes grands parents ont assisté ici à des festivités : les noces de
la fille de la comtesse
Nous apercevons mon père, resté aux grilles de l'entrée principale,
respectueux, tandis que je photographie la propriété sous tous ses angles.
C'est enfin l'approche
de l'orangerie, qui est magique.
Les anecdotes un brin coquines de mon grand-père sur les ardeurs de
la comtesse nous font sourire, son espièglerie plâne sur ces lieux et
c'est particulièrement émouvant d'avoir pu s'imiscer au coeur de ces bâtiments désormais classés et inscrits depuis 1992 au patrimoine de
France. Ils ont servi
récemment de décor au
"festival du grès rose" qui se déroule en mai. (voir aussi reportage émouvant : http://berrichonne.canalblog.com/archives/2011/07/02/21526210.html ) Notre boucle s'est terminée ensuite dans une
ambiance de
récits
familiaux où s'entremêlent les noms de lieux Chambourtière, le Château de Cornançay, La Celette, la Queugne, les ptits coins, Épineuil.... et une nostalgie ambiante digne du
Grand-Meaulnes."Je crois que la sympathie illimitée est seule capable de communiquer cette vie passée qui a produit les
pensées, qui est les pensées. Dansez un peu avec l'ours silencieux" (lettre d'Alain Fournier à Jacques Rivière, 21 mars 1906)