randos à partager, plaisir de découvrir des paysages, terroirs et histoires locales
J'étais impatiente de découvrir le sommet de ce volcan dont la dernière éruption date de 1976. Je fais partie de la génération marquée par Haroun Tazieff et Jacques-yves Cousteau, et les
émissions présentées par Michel Chevalet ...Nos volcans d'Auvergne sont depuis longtemps endormis alors que « La vieille dame », comme on l'appelle en Guadeloupe, sous constante
surveillance, fulmine et rugit encore, c'est très impressionnant.
Madame a son caractère... notre logeuse nous a avertis : « ce n'est pas vous qui choisirez le jour de votre visite, ce sera elle, qui vous conviera sous réserve qu'elle veuille bien se
découvrir »....La vieille dame est coléreuse certes, mais ses éruptions sont de type phréatique c'est-à-dire qu'il n'y a pas de danger d'une éruption magmatique (comme ce fut le cas pour la
montagne Pelée en 1902 à la Martinique). En revanche, comme sa proche voisine « la soufrière de Montserrat » située à 80 kms sur l'île voisine qui s'est réveillée en février 2010, elle
fait l'objet de la plus grande vigilance d'observation.
On annonçait beau temps jeudi, et nous avons pris la route pour ST CLAUDE, tôt pour arriver aux « bains jaunes » vers 8h45. Nous avons trouvé le petit parking quasiment complet. La
route qui mène au parking suivant dit "de la Savane à Mulet"est fermée pour éboulement. Nous avons longé le bassin en cours de nettoyage au kärcher et entamé le sentier du « Pas du
Roy ». Puis commence vraiment l'ascension au départ du « sentier des dames « qui propose plusieurs « stations » avec des panneaux explicatifs. Une petite vierge est incrustée dans un
rocher
expulsé lors d'une
précédente éruption déjà
envahi de végétation. Il fait humide et on essuie une petite pluie qui ne dure pas heureusement. Une odeur de souffre chatouille par moment les narines.La végétation est belle avec ses mousses
aux diverses nuances, l'ananas-montagne et sa joli fleur rouge, le « tibouchina » aux petites fleurs mauves, la « graine bleue des Hauts »
qui ressemble à nos myrtilles
mais de taille impressionnante. Arrivé à la « grande faille », le tableau est digne d'un impressionniste et enfin au bout d'1h30 on accède à la partie sommitale. le
paysage est presque lunaire. Des chemins balisés conduisent par une pente raide jusqu'à un abri puis à « La Découverte ». Il n'y a pas de cratère, mais plusieurs entailles
d’où s’échappe une fumée sulfureuse, des gouffres et pitons aux noms
démoniaques: « la mare au Diable », la « Porte de l'Enfer », Belzébuth... , des bouches éruptives, l'une
d'entre elle, concentre des gaz toxiques
dont on ne s'approche pas mais d'où on entend
un ronflement qui fait frissonner. Le spectacle est hallucinant. On culmine à 1467 m au sommet des antilles avec en plus, un panorama somptueux : toute la Guadeloupe, les îles voisines et même
tout au loin vers le Sud : La Martinique.
Le temps est bien dégagé et nous savourons l'honneur qu'on nous fait ! (La soufrière est le plus souvent sous un nuage de brume) on a du mal à s'éloigner de ce décor
chaotique, d'autant qu'on a vu qu'il ne sera pas possible de faire la boucle comme je l'envisageais par le col de l'échelle, lui aussi fermé par ce fameux « arrêté de novembre
2009 »...aussi on s''installe pour en profiter encore, alors qu'arrive des flots de
randonneurs moins matinaux. Tandis qu'on déguste nos sandwichs sur les flancs de la découverte, on aperçoit à nouveau des mangoustes facétieuses qui se faufilent sans attirer l'attention. Puis on
se décide à redescendre en appréciant les vues sur le littoral et en terminant dans un bain tiède et savoureux dans les bassins « des bains jaunes » chargés en souffre permettant
d'oublier les douleurs rhumatismales.