Cette randonnée est l'une des plus belles que l'on ait pu faire, presqu'à détroner dans mon coeur celle de Chaudefour ! Il faut dire que c'est une enfilade de cascades successives, toutes plus magnifiques les unes que les autres, et qui se termine en bouquet final par une vue grandiose sur le Mont Blanc. Il faut partir de bonne heure, pour Sixt Fer à Cheval pour passer devant la "Reine des Alpes" : la Cascade du Rouget. A 10 h du matin, nous étions seuls pour la découvrir en bord de route. Nous avons laissé la voiture un peu plus haut au parking du Lignon (1180 m) pour emprunter un chemin en sous bois qui grimpe en une quarantaine de minutes jusqu'aux cascades de la Pleureuse et de la Sauffraz. 2 pour le prix d'1, et déjà j'étais comblée, mais c'était sans imaginer la suite....après avoir traversé le torrent, le chemin s'élève, creusé dans la roche avec des parapets pour surplomber la cascade de Sales. Mais J'ai réussi à décider mon homme à nous aventurer hors du sentier en longeant le torrent pour nous mener jusqu'à son pied. Il a relevé le défi, et nous sommes arrivés auprès de la chute en même temps que les rayons du soleil d'août qui venait jouer avec les lumières de son écume - un vrai bonheur ! Le plus difficile ensuite fut de ramper contre la paroi dangereusement, pour rattraper le parcours balisé, mais avec un petit parfum d'interdit et d'exploit qui nous donnait toutes les forces. Le sentier se poursuit dans les gorges vers les cascades du Trainant (résurgences), puis vers l'alpage où sont situés le refuge, la chapelle et les chalets de Sales (1877m), constituant un véritable hameau, planté dans un superbe décor minéral (lapiaz). Peu avant d'y arriver, nous entendons un frêle bêlement juste au dessus de nos têtes, et découvrons un troupeau entier de bouquetins que l'on distingue avec peine dans la roche, et qui pourtant cabriole avec une agilité époustouflante. Puis on continue tranquillement, à plat, sur le Grand Pré, sans effort et avec un oeil à l'affut des marmottes et chamois. il est 13 h passés, et nous commençons à avoir faim, mais nous nous donnons pour objectif un casse-croûte mérité en haut du dérochoir (2171 m) qui se dresse vertical devant nous, et la montée semble interminable. Mais arrivés au bout, à la dernière minute on se trouve face à un décor qui coupe le souffle : le Mont Blanc est là juste en face, on distingue bien l'aiguille du midi, il semble si proche....sa blancheur, sa majesté est une superbe récompense. En bas, à l'aplomb -victime du vertige s'abstenir!- les stations des Houches, de Passy, des parapentes qui voltigent au-dessous de nous, on est au sommet à la brèche du dérochoir, et on savoure la vue près d'1H durant en sympathisant avec les merles d'altitude.
Et il ne reste plus qu'à avoir le courage de se détacher de cette vue, pour reprendre le même chemin, dévalant de cascades en cascades et retrouver notre auto vers 18H